THEORIE JUDO :

LES HISTORIQUES :

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I – L’HISTOIRE DU JAPON :

Le Japon est un archipel composé de 4 îles. Ces îles s’étalent du Nord vers le Sud et s’appellent respectivement :

·        Hokkaido.

·        Honshu.

·        Shikoku.

·        Kyushu.

Du fait de sa disposition très étalée, le Japon est soumis à deux types de climats très différents. Le Japon est en effet soumis au Nord à un climat continental (froid provenant de la Russie) et au Sud à un climat tropical (existence de mousson comme en Corée ou en Chine). De plus le Japon est une île volcanique où les tremblements de terre sont donc très fréquents.

Aussi le Japon moderne existe seulement depuis 100 ans. Jusqu’en 1880, c’est un pays féodal. Le Japon s’est donc mis très tard au modernisme et à la technologie. Cette histoire va ainsi expliquer le fort contraste entre la tradition et le modernisme, que l’on peut y trouver encore aujourd’hui. Actuellement le Japon est dirigé par l’empereur Hiki Ito. L’empereur est d’ailleurs plus qu’un symbole. Il a traditionnellement d’une origine divine et la société s’organise autours et par rapport à lui. Il s’agissait donc d’un pays vivant en autarcie. Le premier écrit traitant du Japon date ainsi du voyage en Asie de Marco Polo en 1310. De plus le premier écrit a proprement parlé japonais date environ du Vème siècle. De plus, selon la tradition, le Japon provient d’une émergence divine de la terre au milieu de l’océan. La nature en générale va ainsi jouer un rôle très important dans les mythes et les symboles japonais. On le retrouve d’ailleurs dans le nom qu’ils donnent à leur pays, à savoir NIPPON, ce qui signifie « soleil levant » ; Et même le drapeau (cercle rouge sur fond blanc) symbolise un soleil.

De plus le premier empereur du Japon apparaît en – 600 avant J.C, s’appelle TENNO et aurait une origine divine. Par conséquent Hiki Ito serait le 125ème empereur du Japon. La tradition de l’empereur est donc très importante, puisqu’elle dure depuis plus de 2000 ans. Les premières traces de vie datent de 6000 ans avant J.C. On a très peu d’information sur le Japon durant cette époque et on a que très peu d’écrits sur la période entre l’an 0 et jusqu’au V-VIème siècle. La transmission était avant tout orale. Celle-ci ne sera écrite que plus tard. L’histoire à proprement parlé du Japon ne commence donc qu’au Vème siècle (date des premiers écrits).

Le Japon a différentes caractéristiques. En effet entre le Vème et le XVIIIème siècle, le Japon a vécu sous un régime féodal, basé sur l’existence de clans : Les SHOGUNS. Le Shogun est un commandant en chef (= seigneur en Europe), qui lutte contre des barbares. Mais ces clans deviennent si forts et puissants qu’ils vont prendre le contrôle de l’empereur. Ce dernier reste en place, mais a un rôle fictif. Ce sont les shoguns qui dirigent le pays. Les shoguns ont également un territoire que l’on appelle SHOGUNA. On distingue trois types de shoguna dans l’histoire du Japon :

·        Les MINIMOTOS au XIIIème siècle.

·        Les ASHIKAGA entre le XIVème et le XVème siècle.

·        Les TOKUGAWA entre le XVIème et le XVIIIème siècle. Ce sont les shogunas les plus importants, car ils se mettent en place lors d’une période de stabilité, ce qui leur permet de perdurer longtemps. Ils vont également instaurer un ordre au Japon et placer l’honneur, la morale et la hiérarchie dans les structures japonaises. Ces derniers installent également un système de castes, où le rang le plus bas est occupé par les paysans et le plus haut par l’empereur. Ces shogunas ont beaucoup de pouvoirs et referment le Japon sur lui-même. Ils ferment les ports étrangers et cessent totalement toutes communications avec les pays étrangers. Le Japon vie ainsi totalement en autarcie.

A cette époque, il se met également en avant l’esprit du samouraï, qui est censé protéger l’empereur. Mais on s’aperçoit très vite que le samouraï est en fait un mercenaire de classe noble. Il existe également d’autres types de guerriers : Les NINJA, qui sont de classes sociales basses et qui sont entraîner à tuer. Il existe aussi les YAKUSAS, qui sont en marge de la société. Ils ont leur propre code d’honneur et leur société est basée sur l’argent frauduleux. Il s’agit d’une sorte de mafia. Cette société va devenir très forte à la suite du désarmement du Japon après la seconde guerre mondiale. Le Japon n’avait alors plus de vraie police et les Yakusa en ont alors profité pour prendre le pouvoir.

Après l’ère des Tokugawa, jusqu’en 1850, on assiste au début de l’ère MEIJI, qui veut dire « gouvernement éclairé ». Le Japon va alors s’ouvrir et il va y avoir un retour de l’empereur au pouvoir. Il contrôle en effet de nouveau la société. Le premier contact avec un pays étranger se fait avec les Etats-Unis en 1852. Aussi avant cette période, la capitale était Kyoto. Durant l’ère MEIJI, même si celle-ci reste la capitale culturelle, la capitale économique, sociale et officielle est Tokyo. Le Japon s’ouvre donc progressivement aux pays étrangers. Mais ce n’était pas un acte gratuit. Leur but était en effet de prendre toutes les connaissances des pays étrangers (techniques, sciences, …) pour se développer et conquérir militairement et économiquement le monde et plus particulièrement les pays voisins. Ils vont ainsi attaquer la Corée et la Chine et vont prendre part dans la seconde guerre mondiale. Cette politique militaire est liée à un sentiment de supériorité et à un souci d’expansion. Les KAMIKAZES découlent aussi le l’histoire du Japon : Lors de la tentative d’invasion mongole du Japon, la flotte mongole a été détruite par un Tsunami, qu’ils ont appelé Kamikaze.

Jusque dans les années 1980, le système économique japonais est très prospère et est considéré comme le meilleur système économique. Toutefois dans les années 1990, ce système va commencer à décliner et le Japon subit aujourd’hui une crise économique. Mais cette crise n’est pas seulement liée à des phénomènes économiques. Le changement de mentalité joue aussi un rôle très important. Durant les années 1980, les travailleurs étaient principalement des personnes qui avaient connu la destruction du Japon après la guerre. Ils travaillaient beaucoup et avaient le respect de la hiérarchie ; Leur but étant de reconstruire le pays. Aujourd’hui une nouvelle génération se met en place et les nouveaux travailleurs ne sont plus aussi prompts au travail et à faire des compromis. Certaines personnes vont ainsi se marginaliser. Toutefois certaines traditions perdurent comme celle du thé, de l’organisation de la maison ou du rôle bien définit des hommes et des femmes.

II – LES ORIGINES CHINOISES DES ARTS MARTIAUX :

Il existe à la base un art martial : Le CHENGUAN PIN (kempo) qui équivaut au KUNG FU. Cet art martial débouche sur deux autres arts : Le KITO RYU, qui donne le Ju Jitsu et l’Aïkido, et le YOSHIN RYU, qui donne le karaté.

A l’origine le KUNG FU provient du monastère de la grande forêt (Shao Lin Si). Il y était enseignées les idées de CONFUSSIUS et de LAO TSE (V et VIème siècle avant J.C). Le but est de développer les arts martiaux pour développer les castes nobles.

A cette époque, tous les nobles avaient une vie monastique liée à la médiation. Pour se préserver des pillards, les moines y développent l’art du bâton. On note aussi l’importance du BODHI DHARMA (Vème siècle après J.C). Il développe l’idée de la médiation que l’on appelle en chinois CH’AN qui deviendra le ZEN. Mais les moines ont fini par faire trop de méditation et on assiste petit à petit à une déchéance physique. Face à cela, à partir du VIème siècle, les moines instaurent l’art du combat. Ils ne sont alors plus fixés à leur monastère et vont donc voyager afin de communiquer leur art aux pays voisins. Le Zen s’est en effet développer dans un premier temps en INDE et va ainsi gagner, en autre, la CHINE.

Il faut attendre jusqu’au XVIème siècle pour trouver dans le Kung Fu ce qu’on appelle les 5 styles. Le but est alors de glorifier l’essence de l’homme à travers les pratiques physiques et cela en accord avec la nature. Il existe 5 animaux qui correspondent à 5 types de combat :

·        Le dragon : C’est la spiritualité et la concentration.

·        Le tigre : C’est la solidarité, la résistance, la robustesse.

·        Le léopard : C’est la rapidité, la vitesse et la puissance.

·        Le serpent : C’est les mouvements lents mais fluides, qui viennent de l’intérieur.

·        La grue : C’est les mouvements de sauts et spontanés.

Ces animaux vont représenter des techniques de combat, mais aussi des mouvements de gymnastiques générales : C’est le TAÏ XI XUAN. Il s’agit d’une éducation physique et morale de l’homme en accord avec les forces naturelles. Depuis 20 ans, on assiste à un essor de ces techniques face au développement du stress en Europe. Il y a aussi développement en parallèle d’un courent social, d’un style de vie.

III – L’HISTOIRE DU JUDO :

3-1 : L’HISTOIRE EN ASIE :

Le judo provient d’un art martial antérieur : Le ju jitsu. Celui englobe un ensemble de pratiques japonaises et asiatiques :

·        Le kempo.

·        Le kumi uchi.

·        Le yawara.

·        Le taïjitsu.

·        Le torité …

Les deux plus importants sont le kempo et le kumi uchi. Le premier est de la boxe chinoise et le second renvoie aux techniques de saisi des samouraïs. Dans toutes ces méthodes, le sur-développement physique était un facteur déterminant de victoire et de réussite au combat. Il s’agissait en effet de méthodes basées sur le physique. JIGORO KANO, l’inventeur du judo, va lui démontrer que le physique provoque de la lenteur et de la raideur. Le but du ju jitsu va ainsi d’être d’adapter son corps aux forces de l’adversaire. « Ju » veut en effet dire souplesse et « jitsu » signifie technique. C’est aussi l’utilisation du combat à mains nues. Le ju jitsu apparaît d’abord dans un contexte militaire guerrier et utilitaire. Il apparaît en effet au XIIIème siècle à une période de troubles au Japon. Peu à peu, il s’imprègne d’un caractère mystique. Les techniques guerrières vont se rationaliser et le ju jitsu entre dans des écoles (RYU). A la fin du XIXème siècle, Kano aura en plus, avec le judo, un but éducatif. Il existe également des manuscrits, les DENSHOS, qui relatent l’histoire du ju jitsu et de ses différentes techniques. Un des premiers densho relate l’histoire d’un combat ayant lieu en 230 avant J.C où le vainqueur gagne en défonçant les cotes de son adversaire : C’est la première trace écrite sur le ju jitsu. Elle date des années 1000 – 1100, périodes à laquelle se forment également les premières ryus. Chaque école crée alors son propre manuscrit qui explique par écrit leurs techniques. Celles-ci restent toutefois très secrètes et ce sont le plus souvent des techniques avec des armes. A coté il y a aussi des techniques guerrières à partir du bâton, mais aussi à partir d’objets utilitaires. Les écoles ont adapté ces techniques et se les sont appropriées. L’élaboration des techniques de combat se fait à travers trois périodes :

·        Le Bujit, entre le VIIème et le XIIème siècle. Cela signifie « arme du guerrier ». La transmission est alors orale et entre les membres d’un même clan. Il n’y a pas encore d’école.

·        Le Bugaï, du XVème au XVIème siècle. C’est la conduite du guerrier. Il y a apparition de l’aspect moral. C’est là qu’apparaissent les premières ryus.

·        Le Budo, qui apparaît à la fin du XVIème siècle et qui s’étend jusqu’au début de l’ère MEIJI. Son développement se fait en parallèle de la morale du samouraï. Cela correspond à un rituel, un code d’honneur, une discipline, une forme de courtoisie, … Les élèves sont autours d’un maître « le senseï », alors qu’avant les élèves étaient réunis autours du shogun. Dans cette école, toutes les écoles de combat avec armes disparaissent de façon légale, mais perdurent un peu au niveau militaire. Alors les écoles vont développer les combats à mains nues (avec les Atémis). En 1850, il y a environ 160 écoles de combat différentes.

Pendant l’ère Meiji, l’empereur interdit le port du sabre et supprime les clans (1870 – 1875). Il y aura une période de transition et de décadence dans les écoles pendant environ 20 à 30 ans. C’est à cette époque que va intervenir JIGORO KANO (1860 – 1938). Kano provient d’une famille aisée et, à 17 ans, il entre à l’université impériale de Tokyo. Kano est un homme petit, léger et frêle. Il cherche à modifier son corps par des exercices physiques : Il commence par la gymnastique, puis le base-ball et enfin le ju jitsu, qui est alors en décadence. Il commence le ju jitsu en 1880 et en deux ans, il est transformé (plus confiant, …). Il est curieux et dès le début il va chercher des maîtres qui lui conviennent. Il va également aller dans les bibliothèques pour se faire une culture personnelle de toutes les techniques de combats. Il va ainsi expérimenter les différentes techniques, les synthétiser et les retenir. Kano a donc une approche pratique et théorique du ju jitsu. Aussi après avoir accumulé les connaissances, il les a synthétisées et codifiées. Pour cela il s’est appuyé sur un principe, à savoir éliminer les techniques trop dangereuses. Kano va ainsi fonder sa méthode et son école : Le KODOKAN JUDO. Pour lui le judo est une pratique, mais surtout un mode de vie. A l’époque, le ju jitsu avait une mauvaise réputation. C’est pour cela qu’il développe le judo. A l’époque, la concurrence marchait sur des défis, où les combattants des différentes écoles s’affrontaient. L’école qui gagnait récupérait les élèves de l’école qui perdait. Kano va remporter beaucoup de victoire et obtient une grande notoriété.

Le judo se différentie du ju jitsu par 6 points :

·        Le judo est conçu comme une méthode d’éducation physique et morale, alors que le ju jitsu est l’art et la manière de terrasser son adversaire.

·        Le judo est un sport qui permet la compétition. Kano fixe en effet des règles de compétition. Le ju jitsu n’a pas de règle et son but est uniquement de tuer.

·        Le judo se pratique en judoji, qui est aujourd’hui le kimono. Le judo se pratique aussi dans une salle : Le dojo et sur des tatamis.

·        Les prises sont enseignées selon un enseignement logique : On apprend les techniques des plus simples au plus compliquées suivant le GOKYO.

·        Le judo repose sur des techniques, qui sont le rendori (exercice de combat fictif), les katas (répétition de certaines techniques), les mondos (système d’échange entre l’élève et le maître), le shiai (combats réels) et les conférences (il faut prêcher la bonne parole).

·        Le système des grades, que l’on appelle Dan. A l’origine il n’existait pas toutes les ceintures de couleurs intermédiaires. Seules les ceintures blanches et noires existaient.

Par conséquent KANO a développé son école : Le KODOKAN JUDO. Du fait des victoires dans les nombreux duels disputés par l’école, celle-ci devient rapidement prestigieuse. Aussi, étant un fonctionnaire d’Etat, KANO va très vite faire reconnaître le judo comme d’utilité publique. De plus Kano va très vite partir à l’étranger pour développer son art et l’enseigner. En 1938, il meurt d’une maladie lors d’un voyage en Egypte. Aussi le Kodokan ouvre ses portes en en 1882 avec 9 élèves et 12 tatamis. En 1889, il comprend 600 élèves et en 1934 il compte dans ses rangs 190 ceintures noires. Finalement le Kodokan possède une salle de 2000 m2 soit 1000 tatamis et en 1938, il y a plus de 120000 pratiquants de judo dans le monde.

3-2 : L’HISTOIRE EN EUROPE :

En Europe, le premier club est fondé à Oxford au début du siècle. Mais il ne s’agit pas réellement d’un club de judo. Il s’agit plutôt d’une école de défense japonaise. Deux français s’y inscrivent, dont Ré-nié, qui ouvre une petite salle à Paris. Mais il ne s’agit toujours pas de judo à proprement parlé. Ré-nié ne forme pas d’élève et préfère sa gloire personnelle en faisant des combats contre des lutteurs et des boxeurs.

LE PRIEUR est une personne dont le rôle est aussi important. Ce dernier est en effet un marin qui est envoyé au Japon. Il va pendant deux ans étudier les techniques du judo et du ju jitsu avec Kano. Il apprend également le japonais et traduit certains écrits. De retour en France, il essaie de pratiquer, mais il ne peut continuer du fait du manque de pratiquants. De plus en 1924, maître ISHIGURO, qui est un élève de Kano, essaie de modifier le judo en France. Il ouvre un dojo, s’entraîne avec des amis japonais, mais n’arrive pas à implanter le judo en France.

Par conséquent, dans les années 1930, le judo est inconnu en France, mais est déjà développé en Angleterre. En 1933, FELDENKRAIS s’intéresse au judo et fonde le premier club de judo en 1936 : Le ju jitsu club de France. Pour enseigner le judo, il fait venir d’Angleterre un expert. Il s’agit de maître KAWAISHI. Ce dernier a un rôle très important pour le judo en France. Son influence s’exerce en effet jusque dans les années 1960 et même après. Quand il arrive en France, Kawaishi fonde son propre club qu’il appelle le club franco-japonais. Mais rapidement les deux clubs fusionnent et Kawaishi dirige donc le seul club de judo français. Il va également comprendre rapidement la mentalité française qui est beaucoup plus pragmatique qui la mentalité japonaise. Il crée ainsi sa propre méthode. Il définit ainsi les ceintures, qui n’existaient pas alors (ceintures blanches, jaunes, oranges, vertes, bleues et marrons). Les demi-ceintures ne seront crées qu’à la fin des années 1980. Il met aussi au point une méthode de structuration des mouvements. Cette méthode est obligatoire. Kawaishi s’affirme donc de plus en plus et fait de plus en plus de choses (formation, combat, arbitrage, …). Il va contrôler en quelque sorte le judo français. Toutefois pendant la guerre, il fuit la France et retourne au Japon. Quand ce dernier revient, il perd considérablement de son importance. La fédération française de judo est en effet créée en 1946 et le collège des ceintures est fondé en 1947. Le problème la méthode Kawaishi est en effet d’être fondée sur des notions de contact et d’appuis face aux attaques (en attaque, on entre le pied gauche en avant et en cercle). Elle ignore totalement le rôle des déséquilibres. A partir des années 1970, il apparaît la méthode française. Mais celle-ci a l’avantage de structurer le judo. De plus, ne parlant pas très bien français, sa méthode d’enseignement repose sur la démonstration.

En 1965, la FFJDA crée une commission et essaie de réfléchir sur l’enseignement du judo et cette commission est chargée de mettre en place une politique d’enseignement du judo, qui vise à unifier le judo : C’est la méthode française. Les critères d’apprentissage ne se font plus en fonction des caractéristiques techniques du mouvement, mais de la valeur éducative du mouvement, de son moindre danger, de son impact psychologique sur l’élève, … De plus le travail au sol est axé vers un travail de simplification et de logique. Le classement dans la méthode française se fait selon les contrôles :

·        Contrôle en diagonal : Gesa.

·        Contrôle sur 4 points : Shiho.

Cela s’applique aussi quelque soit la position de uke : A coté, à cheval, derrière l’épaule. Il existe 5 immobilisations de base, à savoir :

·        Hon gesa gatame.

·        Ushiro gesa gatame.

·        Yoko shiho gatame.

·        Kami shiho gatame.

·        Tate shiho gatame.

Il existe de nombreuses variantes, qu’on appelle les Kuzure.

Debout l’enseignement des mouvements se fait en statique et en déplacement. Cependant il ne faut pas également passer trop vite aux mouvement en déplacement. L’ordre d’apprentissage suit l’ordre de la complexité, à savoir du plus simple au plus compliqué. Par conséquent la progression pédagogique des différentes techniques se fait selon le modèle de grades de Kawaishi (les kyu). Généralement on commence par les mouvements de hanche. L’apprentissage des mouvements suit certaines notions, telles que la notion de contrôle et de tourner le dos à l’adversaire. Les mouvements de hanche sont intéressants car ils permettent de réaliser des mouvements de grande amplitude tout en conservant le contrôle. De même l’apprentissage des chutes se fait du plus simple au plus compliqué. On commence ainsi par les chutes arrières, puis les chutes latérales et enfin les chutes avants. La frappe lors des chutes permet de casser l’onde de choc émise pendant la chute. Il est également important de faire attention à sa position initiale et de bien coordonner la frappe avec la chute. De façon générale, l’analytique ne doit pas trop intervenir dans les méthodes d’apprentissage. Pour cela il faut introduire des éducatifs différents et conserver un caractère ludique.

L’étude technique d’un mouvement de façon théorique nécessite une procédure d’apprentissage :

·        On commence par les généralités : On montre souvent l’efficacité du mouvement.

·        On passe aux explications techniques, à savoir placement, déséquilibre et chute (Tsukuri, Kuzuchi, Kake). Le placement et le déséquilibre se font en même temps.

·        On assiste sur les points essentiels : Placement du bras, contact du corps, …

·        Les fautes à éviter.

·        On fait voir les différentes opportunités (mouvement à droite et à gauche, en cercle, …).

·        Les esquives de défense.

·        Les combinaisons.

·        Les contres-prises face à la défense.

·        Les liaisons debout-sol.

·        Les exercices spécifiques (ex : Les Uchi komi, les rendoris à thème).

Le judo, en Europe, a un succès rapide et surtout en Angleterre. Mais jusqu’en 1939, c’est le KODOKAN, qui dirige le développement du judo au niveau mondial. La propagation du judo va être toutefois ralentit par la guerre et après la guerre par sa relative interdiction au japon suite à l’occupation américaine du japon. Le judo était alors vu comme un moyen de se battre. Le Kodokan perd alors de son importance. Mais rapidement l’interdiction américaine est levée et le judo se structure en même temps à l’étranger. Il apparaît alors des fédérations nationales et internationales. C’est à cette époque que le judo apparaît aussi comme un sport de compétition. De plus le judo d’après guerre est essentiellement masculin. Il arrive aux jeux olympiques en tant que démonstration en 1964 et en tant que compétition en 1972 à Munich. Par contre le judo féminin se développe seulement dans les années 1970 et il vient aux jeux olympiques en 1988.

IV – LES PRINCIPALES PHASES D’EVOLUTION AU JUDO :

A l’origine le ju jitsu était un affrontement violent où la force l’emporte sur a technique. C’est grâce à la confrontation de différentes techniques des écoles du ju jitsu que Kano crée les techniques propres au judo.

Dans un premier temps, le but de Kano n’était pas d’avoir une méthode éducative mais d’être le plus efficace possible et de remporter de victoires face aux autres écoles de ju jitsu. D’ailleurs, après 15 ans d’existence, le Kodokan judo va rencontrer de plus en plus d’écoles et remporter de plus en plus de victoires. Au cours de ces combats, Kano enrichit sa méthode et il la perfectionne. Au départ, le judo ne comprenait qu’une dizaine de techniques :

·        O goshi.

·        Taï otoshi.

·        Les séoï nage (Moroté et Ippon).

·        Kata guruma.

·        O soto gari.

·        De ashi baraï.

·        Hiza guruma.

·        Quelques sutémis.

·        O uchi gari et Ko uchi gari.

Cette première époque s’étend jusqu’en 1890.

Entre 1890 et 1930, le judo est alors très proche du ju jitsu et ce n’est que dans les années 1900 qu’il prend son autonomie. Cependant au début du siècle, les techniques sont frustres et les corps des combattants restent loin. D’ailleurs, à cette époque, les notions de déséquilibres et d’équilibres sont absentes.

Petit à petit, le judo s’intellectualise. Mais on ne pense pas à rendre les mouvements plus efficaces. On reste dans les techniques que le maître explique (techniques, frustres).

Entre 1930 et 1946, on note l’apparition du judo en compétition. Les techniques vont par conséquent évoluer. On recherche alors l’efficacité maximale dans les tournois. Les corps vont alors se rapprocher d’un de l’autre et on met l’accent sur le déséquilibre initial de l’adversaire. On développe également les nouvelles façons d’entrée, sur tout l’espace et non plus suivant un axe. On travaille aussi sur le rythme. En France, en 1935, la méthode Kawaishi apparaît.

Entre 1946 et 1955, le judo évolue dans l’amélioration des qualités de la force. A la sortie de la guerre, la plus part des grands maîtres ont disparu et les arts martiaux sont interdits au Japon, sauf dans la police qui met en avant le physique.

A coté de cela, au niveau mondial, il y a une évolution constante du judo. On accentue cette fois les notions de déséquilibre et on travaille sur les enchaînements.

Entre 1956 et 1964, il y a l’apparition du « spécial »chez les compétiteurs et le judo japonais atteint son age d’or. De plus les jeunes japonais remettent en cause les techniques d’entraînement et de combat. Pour ces derniers, l’important n’est pas d’entrer le mouvement, mais de le contrôler. Il apparaît ainsi les MAKIKOMIS (poursuite du mouvement au sol : On projette donc avec tout le corps). C’est également avènement des entrées en cercle. Les deux mouvements favoris pour les Japonais sont alors Taï otoshi et O soto gari. En 1956, maître WANABE écrit même un livre qui traite à 50% de Taï otoshi. De plus le judo apparaît aux jeux olympiques en tant que démonstration en 1964 à Tokyo et entre réellement aux J.O de 1972 à Munich. Le Néerlandais GEESINK remporte l’épreuve ce qui est vécu au Japon comme une honte. Le judo devient alors de plus en plus physique et moins technique (judo soviétique dans les années 1970, basé sur la lutte et le sambo). Face à ce judo, la préparation physique est devenue de plus en plus grande et s’est orientée vers la puissance. Dans les années 1970, les écoles japonaises et françaises sont en pleine évolution (affinement de liaisons debout-sol, du contrôle et des techniques). On assiste aussi à une mondialisation du judo, mais certaines écoles restent toutefois dominantes (écoles française et japonaise). Dans les années 1980, on note l’apparition du judo féminin et dans les années 1990, il y a l’apparition de nouvelles nations (Cuba, Corée, Allemagne, pays africains). Le judo est actuellement directement lié à la compétition et le règlement suit cette évolution.

V – LES VALEURS DU JUDO :

Les valeurs du judo sont le fruit et l’absence d’une civilisation, à savoir le Japon, car provient du ju jitsu pratiqué par les samouraïs (BUSHIDO). Les techniques initiales, qui existaient pour tuer, vont petit à petit devenir un style de vie et un sport. Cependant le judo est une véritable éducation (éduquer est plus qu’enseigner). L’éducation permet de développer l’autonomie et la responsabilité. Le judo développe 4 éducations :

·        L’éducation corporelle : De part l’entraînement, on sollicite toutes les grandes fonctions physiques (muscles, système cardiovasculaire). On développe en plus des qualités neuro-motrices fines et grossières. On développe aussi des qualités fondamentales (toutes les filières, puissance, force).

·        L’éducation du caractère : Il faut développer la volonté. « Il faut aimer se faire mal ». Ca demande du contrôle de soi et une suppression des inhibitions.

·        L’éducation mentale : Le judo étant un sport individuel, il demande donc de l’honnêteté en vers soi même. La sincérité est obligatoire. Ca demande une sollicitation de l’énergie mentale et demande de gérer son énergie. Ca génère une ouverture d’esprit, car on est dans une activité de coopération-confrontation (duo-duel). Le judo développe donc l’esprit, le courage, la loyauté, …, et la probité (observation des règles sociales et morales).

·        L’éducation sociale :

-  Suppression de la méfiance, qui amène à la non-violence.

-  L’entre aide mutuelle est aussi développée.

Kano : « Entre-aide et prospérité mutuelle ».

-  Libération des instincts primaires.

-  Transformation de l’agressivité (qualité à rechercher la lutte pour s’affirmer ; déviance : Chercher le combat pour détruire) en combativité et non en violence(C’est engendrer une contrainte en opprimant quelqu’un). La violence est donc faire agir quelqu’un contre sa volonté. Par conséquent pour réussir, il faut un certain type d’agressivité et non de la violence.

VI – LE PRATIQUANT ET SES MOTIVATIONS :

·        Les enfants : Les enfants aiment pratiquer le judo car il permet d’aller contre des règles sociales (marcher à quatre pattes, de rouler, …). On peut ainsi exprimer ses instincts primaires. Tout ceci est excellent pour l’enfant, pais c’est encore plus formateur quand des règles sont imposées. Le judo permet d’imposer ses règles et même des rituels. On retrouve également dans le judo le mythe du petit qui bat le grand.

·        Les parents : Pour eux, le judo est un sport de traditions et tous les professeurs sont brevetés d’Etat depuis longtemps. Ils font confiance à la structure et on retrouve cela d’ailleurs dans le dojo, qui est un lieu fermé et confiné. Tout ceci va rassurer les parents. Ca donne en effet confiance aux timorés et permet aux sur-actifs de se calmer. Le judo est donc un limitateur d’un point de vue psychologique. Il permet d’avoir confiance en soi et d’assumer ses différences.

·        Le compétiteur : Le judo est également un sport de référence en France. Les judokas français remportent beaucoup de médailles lors des compétitions internationales et la France fait partie des 3 meilleures nations en judo depuis près de 40 ans.

·        Les personnes âgées : Le judo peut être aussi vu comme un moyen d’entretient. Il permet également de dévier sur des sports annexes tels que le ju jitsu.