LA PROPRIOCEPTION ET LA DOULEUR :

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I – LA PROPRIOCEPTION :

C’est l’ensemble des capacités de l’organisme à reconnaître sa position dans l’espace, à reconnaître la position de ses membres par rapport au corps ainsi qu’à reconnaître leur force contre laquelle on doit effectuer un mouvement C’est très important car elle est en partie innée et on voit la faculté d’apprentissage de certaines positions en modifiant ce système proprioceptif. Pendant l’apprentissage, on modifie en visualisant ce qui modifie la position. Ainsi par exemple, au tir à l’arc, quand on apprend une position de tir à l’entraînement, on la reprend ensuite automatiquement et on est quasiment sur de toucher la cible. On a aussi une sensibilité au mouvement qui se fait à la fois en fonction de la vitesse, de la direction du mouvement et du mouvement. Les seuils de sensibilité varient selon l’endroit du corps : Les sensations sont plus faibles dans les parties extérieures que dans les parties distales. La sensibilité de ce type de proprioception se superpose à la sensibilité à la pression. L’activité des propriocepteurs est liée à l’activité des mécanocepteurs de la peau.

1-1 : LES PROPRIOCEPTEURS :

Ils ont différentes localisations qu’on retrouve à différents niveaux des os ou des muscles :

1-1-1 : Les muscles :

Autours des faisceaux musculaires (les petits), on trouve des fibres nerveuses qui sont enroulées comme des ressors. L’ensemble des fibres du faisceau et des fibres nerveuses est le faisceau neuromusculaire. Ca se retrouve au cœur des muscles. Ils vont être le témoin du déterminant d’un muscle et de la vitesse de déplacement (raccourcissement ou élongation) du muscle.

Il existe aussi au niveau des tendons des propriocepteurs, c’est-à-dire les organes tendineux de Golgi. Ils sont le témoin de la tension qu’exerce le muscle sur le tendon.

On retrouve enfin des fibres nerveuses au niveau de toutes les articulations (os) et ces fibres sont sensibles aux mouvements des articulations (ouverture ou fermeture).

Le troisième type de propriocepteur n’ont pas de structure particulière. Ce sont des terminaisons libres, qui se terminent au niveau des articulations. Elles sont sensibles au degré d’ouverture et à la vitesse d’ouverture de l’articulation.

1-2 : LES CENTRES D’INTEGRATION :

Il s’agit du tronc cérébral et du cortex somesthésique. Le tronc cérébral est le pont et le bulbe rachidien qui sont mis en jeu dans la proprioception. C’est à cet endroit que les faisceaux neuromusculaires envoient les informations et elles y sont intégrées. Dans le tronc cérébral, il y a possibilité de boucle de régulation d’un programme moteur.

Le cortex somesthésique est en fait une zone corticale (dans le cortex d’association du cerveau : Pas en périphérie). Le somesthésique est la notion consciente de sensation. Il y arrive donc toutes les sensations.

II – LA DOULEUR :

2-1 : LA DOULEUR : SEUIL SENSORIEL :

La plupart des organismes pluricellulaires possèdent des récepteurs sensoriels ayant un seuil élevé mis en jeu uniquement par des stimulations provoquant des liaisons dans l’organisme. On est assez résistant à la douleur. L’avantage est qu’on a pas mal tout le temps et le problème est que quand on a ma, c’est qu’il y a déjà une lésion et il faut alors agir de suite.

Ces stimulations de types lésionnelles sont dites nocives et les récepteurs qui sont stimulés par cela sont les nocicepteurs. La stimulation est alors une sensation consciente de douleur.

2-2 : LES COMPOSANTES ET LES QUALITES DE LA DOULEUR :

On a été obligé de classifier les douleurs, afin d’avoir une idée de son origine. Donc les sensations douloureuses ont été classées en fonction de leur localisation et de leur vitesse de localisation.

2-2-1 : En fonction de la localisation :

Elles sont de trois types :

·        Profonde.

·        Superficielle.

·        Viscérale.

La douleur superficielle correspond aux atteintes du corps humain, de la peau. Pour ces douleurs, on a dans la peau des nocicepteurs. Cette sensation douloureuse est de deux types : La première est dite immédiate et la seconde est dite retardée. Ainsi quand on est blessé, il y a deux possibilités :

·        La réponse superficielle immédiate : La douleur est intense, lourde et localisée.

·        La réponse superficielle retardée : Si le stimulus persiste, la réponse sensorielle douloureuse est dite superficielle retardée. Elle est plus diffuse.

La douleur profonde est une atteinte des tissus de type conjonctif, os ou muscle. Ce sont les fractures, la déchirure ou le claquage musculaire ou les inflammations des articulations par exemple. L’intensité dépend  du stimulus, mais on ne peut pas la localiser autant qu’une douleur superficielle. On dit que c’est une douleur diffuse.

La douleur viscérale est une atteinte au niveau des organes (mal d’estomac, coliques, atteintes au niveau de l’intestin, …). On est incapable de les localiser et on dit qu’elles sont sourdes et diffuses.

2-2-2 : En fonction de la durée :

En fonction de la durée, il y a deux possibilités :

·        La douleur aiguë, qui est de type inflammation accidentelle, la carie, la crampe. Elle est localisée à la portion du corps qui est atteint. L’intensité est vive et varie en fonction de l’intensité du stimulus.

·        La douleur chronique : Il s’agit par exemple du mal de dos (sciatiques). Il y a deux sous type : Celles qui durent dans le temps et celles qui persistent dans le temps mais de façon interrompue. Dans point de vue médical, ce deuxième type de douleur est plus embêtant, car, étant donné que la douleur persiste dans le temps, il n’y a pas de relations claires entre la lésion organique et la sensation. Il peut même y avoir une dessolidarisation entre la douleur chronique et la lésion.

Aussi si on a une sensation désagréable qui perdure dans le temps, il peut y avoir une composante émotionnelle qui va alors entrer en jeu (le désespoir qui peut aller jusqu’à la dépression).

2-3 : NEUROPHYSIOLOGIE DE LA DOULEUR :

2-3-1 : Les nocicepteurs :

La stimulation de douleur est soit chimique, soit mécanique, soit les deux. Ils sont stimulés soit par des molécules chimiques, soit par des pressions, quand un organe est lésé. Certains de ces neurones sont sensibles soit aux molécules chimiques soit aux tensions. Par exemple, une lésion musculaire, qui provoque des courbatures a deux origines possibles. Il y a en effet deux hypothèses pour expliquer la sensation de douleur :

·        L’hypothèse chimique : Quand les cellules musculaires craquent (rupture du sarcolème), il y a libération de substances qui étaient dans la cellule et qui n’ont rien à faire dans le milieu extracellulaire. Quand elles sont libérées, certaines sont capables de stimuler les cellules nerveuses : C’est l’histamine, la sérotonine, les ions potassium, la bradykinine, la prostaglandine, l’ATP qui stimulent les nocicepteurs et créent des potentiels d’action au niveau de la terminaison du neurone. Le potentiel d’action remonte dans la moelle épinière (corne dorsale) et rejoint le système nerveux central supérieur. Il existe d’autre centre d’intégration que le cortex somesthésique. Ainsi :

-        Le potentiel d’action peut s’engager dans des collatérales et quand il arrive au niveau de la synapse, il y a libération de substance P. Elle induit la réponse inflammatoire.

-        La douleur peut aussi modifier le système neveux autonome, car le thalamus est un centre d’intégration des nocicepteurs. Donc suite à une douleur on peut avoir une modification des fonctions autonomes.

-        Les centres supérieurs sont capables de moduler les informations qui remontent. On a donc tout un système qui permet d’atténuer les sensations déplaisantes de douleur. Les deus grandes voies sont la noradrénaline et la sérotonine. Ils court-circuitent le parcours. Il existe également les enképhalines qui sont des neurotransmetteurs qui sont libérés au niveau de ces voies qui court-circuitent. Ces protéines sont utilisées comme antidouleur en laboratoire. La morphine est leur équivalent synthétique.

·        L’hypothèse de type mécanique : Quand on a une lésion au niveau musculaire, il y a circulation d’eau dans les cellules musculaires. Il y a aussi création d’œdèmes, c’est-à-dire qu’il va y avoir des points de compression dus au mouvement du liquide et à l’induction d’un œdème. Il y a alors stimulation des nocicepteurs mécaniques.

3-3-2 : Les principales thérapies contre la douleur :

La sensation douloureuse étant déplaisante, il faut trouver des moyens d’inhiber cette sensation. Pour une douleur superficielle, on traite la douleur par des anesthésiques locaux (novocaïne, lidokaïne). Par contre pour les douleurs chroniques, il y a différents types de traitements :

·        Les traitements pharmaceutiques : Les plus utilisés sont les analgésiques. Ils ont des effets inhibiteurs :

-  Il s’agit de l’aspirine, qui est le l’acide salicylique, qui inhibe la formation des prostaglandines.

-  Les analgésiques narcotiques : La morphine. Ils sont capables de diminuer l’excitabilité du système nerveux.

·        Les traitements physiques : C’est l’application du froid ou de la chaleur.

La chaleur a trois actions :

-  La sensation de bien-être : Action émotionnelle.

-  Provoque la vasodilatation périphérique : Cela favorise l’évacuation des substances libérées par les cellules.

-  La stimulation des thermorécepteurs saturés va avoir sur le système nerveux central comme effet de diminuer les informations nociceptives : C’est en quelque sorte un système de contre douleur.

A l’opposé, le froid a l’effet contraire du chaud. Quand on a un problème, il y a une réparation musculaire qui se met en place et qui débute par une réaction inflammatoire (influx de cellules sanguines au niveau de la lésion). Quand on applique le froid on crée une vascularisation locale qui retarde la réaction inflammatoire. Le froid a donc un effet masquant sur la douleur.

Il existe également d’autres traitements physiques : Il s’agit

-  Des massages et de l’électrostimulation. Il favorise :

° La circulation dans le muscle de façon à séparer les différentes substances qui partent alors et ne peuvent donc pas stimuler les nocicepteurs.

° On court-circuite les voies ascendantes nociceptives dans la moelle épinière Par conséquent on note une diminution de la notion de douleur.

- Le décrassage : C’est la thérapie par le mouvement. Après un exercice d’intensité exceptionnel, on fait des mouvements qui permettent d’évacuer les substances nocives.