THEORIE RUGBY :

LA MATRICE OFFENSIVE / MATRICE DEFENSIVE :

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Le rugby est une double possibilité :

·        Faire progresser le ballon en le portant. Il y correspond le droit au placage. On appellera cela le jeu à la main et son correspondant la défense sur l’homme.

·        Faire progresser le ballon par action du pied. Il y correspond la possibilité de s’emparer du ballon, le capter en l’air ou le capter au sol. Un coup de pied au sol avec des rebonds s’appelle le dribbling. On appellera cela le jeu au pied et son correspondant est la défense sur la balle.

On déduit de cela deux matrices :

·        La matrice offensive, qui est choix de jouer à la main ou au pied.

·        La matrice défensive, qui est se distribuer collectivement entre défense sur l’homme et défense sur la balle.

I – LA MATRICE DEFENSIVE :

1-1 : INTRODUCTION :

La logique interne de la défense collective est de définir l’organisation collective à la fois la plus simple et la plus générale pour enrayer le mouvement offensif tenté par l’adversaire. Cette organisation répond aux deux éventualités auxquelles se réduit toute pénétration offensive :

·        Pénétration de l’adversaire avec le ballon. C’est le jeu à la main.

·        Pénétration de l’adversaire poursuivant un ballon en l’air. C’est le jeu au pied.

La pénétration est susceptible de se produire aussi bien selon une seule ligne de jeu, qu’en sautant successivement d’une ligne à une autre sur toute la largeur du terrain.

Une ligne de jeu est toutes les lignes fictives parallèles aux lignes de touche. Ces lignes passent par le porteur de balle et à chaque joueur placé sur le terrain correspond une ligne de jeu.

1-2 : PRESENTATION EXPLICATIVE :

L’effort collectif a comme objectif de constamment constitué contre le mouvement offensif adverse un barrage comprenant trois courants ou trois rideaux :

·        Un rideau R1, qui comporte toujours beaucoup de joueurs. Si on franchit ce produit rideau, on a franchit la ligne d’avantage. Ce rideau correspond en effet à la ligne d’avantage.

·        Un second rideau R2, qui comporte que quelques joueurs.

·        Un troisième rideau R3, qui comprend très peu de joueurs.

Tout joueur du rideau R1 adopte une orientation générale de sa course en profondeur. On dit qu’il court droit. Tout joueur du rideau R2 et R3 adopte une course en diagonale. On dit qu’il chasse. Ils ont une course dans l’axe latéral. Ils suivent le mouvement du ballon de telle sorte que si un joueur perce R1, R2 soit en place.

Pour tout joueur de R1, son rôle est avant tout la défense sur l’homme.

Pour tout joueur de R2, son rôle est la couverture sur l’homme, ou alors, sur les coups de pied courts, une défense sur le ballon.

Pour tout joueur de R3, son rôle est mixte. Tout d’abord il intervient en défendant sur l’homme quand les rideaux R1 et R2 sont battus. Il intervient alors en couverture et joue le rôle de défense complémentaire sur l’homme. Mais son rôle principal est la récupération des coups de pied long ou des coups de pied courts que R2 n’a pas pu contrôler.

Cet effort collectif défensif, étant donné du caractère mouvant du jeu dans un sens latéral ou longitudinal, a pour objectif de reconstituer un barrage comprenant trois rideaux. Cette reconstitution peut être à faire dans le même sens du jeu. On parle alors de reconstitution en replie. De plus la reconstitution peut être aussi faite dans le sens opposé. On parle cette fois de reconstitution en renversement. De plus la notion de suppliance est le fait  que les joueurs n’ont pas de poste fixe en défense. Ils peuvent en effet jouer à tous les postes. Ainsi la reconstitution du barrage se fait grâce au fait qu’aucun joueur n’a pas de poste fixe sur le terrain. Un joueur peut donc passer d’un rideau à un autre en fonction du besoin de l’équipe. C’est la notion de circulation entre les courants. Seul l’arrière reste globalement en R3. Toutefois quand il récupère un ballon et qu’il tape au pied il doit quitter son poste pour remettre en jeu ses partenaires. Il est alors remplacer par un ailier ou par le demi de mêlée.

Enfin la vigilance défensive est un facteur pour récupérer le ballon, car on le veut.

II – LA MATRICE OFFENSIVE :

2-1 : INTRODUCTION

La logique de l’offensive est la pénétration dans le dispositif adverse soit en propulsant l porteur de balle au sein du dispositif, soit en propulsant les joueurs à la poursuite du ballon (jeu au pied). La matrice offensive, à l’inverse de la matrice défensive, qui est une organisation face aux éventualités offensives, est le choix d’une manière de pénétration dans le système défensif en fonction de sa configuration du moment : Si les défenseurs sont serrés, on va jouer au large et inversement.

La matrice offensive se compose de deux sous matrices :

·        La première qui a pour principe la réciprocité entre le jeu déployé et le jeu groupé.

·        La seconde qui a pour principe la réciprocité entre le jeu à la main et l jeu au pied.

2-2 : SCHEMA REPRESENTATIF DE LA MATRICE :

La circulation des joueurs entre les rideaux défensifs amène à la consommation des défenseurs : Un joueur plaqueur est en effet consommer. L’ensemble des défenseurs présente un degré de renforcement de deux dimensions, c’est-à-dire qu’il y a deux types de renforcement de défense. Ce renforcement peut théoriquement aller du renforcement total de la dimension profondeur (front défensif concentré) au renforcement total de la dimension largeur du garage défensive (front défensif étiré).

Ceci est la base de la matrice de la matrice offensive, car l’attaque va faire un choix en fonction de la défense. On va ainsi dans le premier cas avoir tendance à jouer au large et dans le second cas un jeu groupé pénétrant.

De part le mouvement perpétuel de l’attaque, le renouvellement d’une des deux dimensions se fait obligatoirement au profit de l’autre. Et finalement l’opposition se traduit par :

·        D’un coté les défenseurs qui s’efforcent de réaliser un équilibre défensif.

·        De l’autre, les attaquants qui s’efforcent de prendre de vitesse cette reconstitution défensive, de telle façon que le barrage défensif adverse se trouve à un moment donné soit trop renforcée dans la profondeur, soit trop dans la largeur.

On attaque l’organisation défensive sur sa disposition momentanée  faible. Le mouvement d’attaque à la main en jeu déployé doit être choisi face à un dispositif concentré. De même le jeu groupé à la main doit être utilisé face à une organisation défensive étirée.

Aussi dès qu’on a une difficulté au niveau du jeu à la main déployé, il est judicieux de donner un coup de pied d’attaque dans le dos de la défense suivant le principe de base du rugby, à savoir qu’on va être nombreux à avancer dans le mouvement contre des adversaires dont un petit nombre sont en barrage, puisque R1 est en position de poursuite.

C’est une réalité, qui est détectable par tous les joueurs à tout moment quel que soit l’effectif mis en jeu. Aussi quand on réalise un mouvement groupé, celui-ci engendre une réaction défensive vers un système défensif de plus en plus concentré. Etant donné la forme concentrée de la défense, l’équipe, qui attaque va créer les bonnes conditions pour pratiquer un jeu déployé.

Donc le rapport jeu à la main et jeu au pied (volet B) et le rapport jeu déployé et jeu groupé (volet A) doit s’équilibrer et doit répondre à un principe de réciprocité.

2-3 : PRINCIPE OPERATOIRE DE LA MATRICE :

Au moment de la circulation entre les courants défensifs, il correspond un principe de transformation des mouvements pour la matrice offensive. L’insistance dans la poursuite du mouvement offensif à la main (groupé ou déployé) doit être maintenue aussi longtemps qu’elle n’amène pas le dispositif à le rendre impossible.

2-4 : COMMENTAIRES :

·        Comme pour la matrice défensive, dans la matrice offensive, tous les joueurs se déplacent. Le dispositif offensif est mouvant.

·        Il y a consommation de joueurs au fur et à mesure des interventions, qu’il y ait placage ou non. Face à cette consommation, il y a la notion de suppléance continue, c’est-à-dire une circulation des joueurs au sein de la matrice offensive.

·        L’action d’une transformation de jeu est assurée par un joueur qui va se constituer comme un « pivot fixe » de la transformation.

Par exemple, dans le passage du jeu groupé au jeu déployé, il va venir s’immobiliser dans l’axe du dernier porteur de balle dans le mouvement groupé pour déclencher le nouveau mouvement qui est alors déployé. C’est généralement le ½ de mêlée qui le fait, mais il peut être souvent suppléé par un joueur qui est le plus près de la zone d’action (un ailier ou le ½ d’ouverture souvent).

Au niveau de la matrice offensive, on a une unité tactique isolable, qui se détache : C’est la TVF (triple variante fondamentale) dans le mouvement général. On l’a vu dans les phases statiques et elle existe donc dans le jeu en général. Il est aussi évident que si le mouvement entamé parvient à battre le dispositif défensif, il n’y a aucune raison de chercher une transformation de ce mouvement, d’où le principe de l’alternatif.

2-5 : LIAISON ATTAQUE – REPLIE DEFFENSIF :

Chaque joueur à son tour se trouve momentanément consommé par le mouvement offensif, mais doit revenir le plus vite possible en réserve afin de se réorganiser à un nouveau mouvement. Et donc tout joueur en réserve doit être pris autant à s’incorporer à un nouveau mouvement offensif qu’à se constituer premier homme du premier rideau à mettre en place contre-attaque adverse.